Que restera-t-il de 2016 musicalement ? Son lot de départs définitifs hélas, mais un crû indéniablement excellent.
Petit jeu de sélection personnelle : de bien belles découvertes, des escapades  hors des sentiers habituels, et surement des oublis impardonnables.
Un lecteur de la playlist est disponible tout en bas de l’article.

#talitres

Talitres fêtait ses 15 ans de label, anniversaire amplement mérité pour tout le travail effectué par la bande de Sean Bouchard.
2 soirées parisiennes et 2 bordelaises auront permis de souffler les bougies en Novembre.
Pour 2016, on pourra gouter avec plaisir au dernier Stranded Horse tout en douceur et exploration musicale, puis partir plus à l’est pour la précision chirurgicale des Motorama.
J’y rajouterai également ma  découverte tardive de l’album Save No One de The Callstore, sorti en 2014, qui ravit par son côté sombre et fragile.

#connanmockasin

Est-ce l’année de Connan Mockasin ? 2016 aura surtout vu la sortie de l’album duo avec Sam Dust de LA Priest, album initialement dans les cartons depuis genre 8 ans. Le duo sous l’appellation Soft Hair nous livre l’un des clips (https://www.youtube.com/watch?v=eFkAjX0Gz8Y)  les plus doucement troublants et déjantés de l’année.
Mais Connan pourra se targuer également d’un morceau à son nom et en son hommage, sorti en EP par la Fat White Family : « I wanna be Connan Mockasin ».

#allezlesfilles

Les filles s’en mêlent ©, et c’est tant mieux !
Chez les patronnes, le dernier album de PJ Harvey est l’occasion de retrouver celle ci d’une façon réjouissante malgré son sujet. A ne pas rater également le retour d’ Hope Sandoval (ex Mazzy Star), avec des titres suspendus dans le temps, dont un très agréable duo avec Kurt Vile.
On n’oubliera pas aussi dans le désordre : Savages, Cate le bon, Gloria, Kinoko, Lisa Hannigan.

#doucefrance

Pour le Made in France, sans conteste Grand Blanc remporte la palme de l’album qui a tourné en boucle entre mes oreilles; des morceaux entêtants où les voix s’entrecroisent avec une réelle énergie. Feu Chatterton n’aura pas manqué de faire l’unanimité. On retrouvera avec plaisir le son synthétique de La Femme pour son 2e album, même s’il ne fait pas autant mouche que le premier. Sans oublier le dernier Frustration qui continue de creuser le sillon.

#madeleinedeproust

Il est des albums que l’on ne peut que se louer d’avoir croiser, et qui dès leur premier écoute vous garantissent de vous accompagner à vie, de ces albums qui ont la capacité de vous toucher d’une manière immédiate et définitive.
Les 2 EP de Cabane réalisent parfaitement celà, et assureront la BO pour les moments passés et perdus dont il ne reste que des souvenirs doucement ou péniblement diffus.
Un monde entier, un eldorado que Thomas Van Cottom (ex Venus, ex Soy Un Caballo) a su distiller avec magie, merveilleusement accompagné de Sean O’Hagan (High Llamas), de Will Oldham (Palace Brothers, Bonnie ‘Prince’ Billy), et de Kate Stables (This is the kit). Tous à écouter d’ailleurs sans hésitation dans leur travaux respectifs.

En restant du côté des magiciens, Andy Shauf offre avec son 3è album, 10 titres pour s’abandonner. De par ses arrangements lumineux et sa qualité orchestrale, le canadien signe l’album pop folk parfait de cette année.

#heritageleonardcohen

Si Léonard Cohen nous a malheureusement quitté en Novembre 2016, il nous laisse sûrement l’une des plus belles œuvres poétiques de ce siècle, et signe sa sortie avec un « You want it darker » définitif.
Avec son sideproject Warhaus et la présence de Sylvie Kreusch (Soldier’s heart), Maarten Devoldere, l’un des chanteurs de Balthazar offre un album intimiste, dont la filiation avec Léonard Cohen est indéniable.

#Les incontournables

Outre les artistes cités précédemment autour d’un hastag bien facile, il ne faudrait cependant pas oublier dans tout cette année un grand nombre d’artistes qui ont sorti des petits joyaux finement ciselés ou des diamants bruts:
Pour Woods et Kevin Morby (son bassiste) c’est une année sans faux accord avec la sortie de leurs albums respectifs.
Damien Jurado ne cesse de me surprendre par la qualité constante de ses albums.
Alex Cameron signe un disque habité ( et salutaire semble-t-il).
King Gizzard & The Lizard Wizard offre un album généreux.
Puts Marie sort un album bien joyeusement foutraque (et Mister Milano, projet solo, s’annonce aussi barré en invoquant le disco italien).
Whitney offre un album tout en folk et très 70’s qui ne saurait se refuser.
Parquet courts et It It Anita, par leur son et chants, me ramènent indéniablement à de vieux amours nommés Pavement et Sonic Youth.

#séancederattrapage

2016 a été une année où j’ai réécouté un bon nombre de fois l’album Substance de DJ Cam, sorti en 1996, l’album n’a vraiment pris aucune ride, juste précis, groove et impeccable. il n’est alors peut être pas si étonnant que El Michels Affair & Gasoline m’aient accrochés aux oreilles. Sampling, piano et ambiance jazzy… bref, de bons moments chaleureux
d’évasion sonore.
Face à l’actualité de cette année, le « This land is your land » de Sharon Jones & The Dap-Kings datant de 2005 m’a semblé finalement une réponse bienvenue.
Et comment oublier la découverte de C Duncan et de son album Architect (2015) qui délivre une pop éblouissante; ou des suédois The Goat qui fusionnent AfroBeat, psychérock et incantations.

#hiphop

Du coté hip-hop & rap, mes très rares escapades filent toujours de façon très précise vers un certain style plutôt ‘old school’ US. Alors si en 2015, Ghostface Killer m’a accroché, pour 2016 il ne fallait surement pas raté le retour de A Tribe Called Quest. Et du coté des filles la mitraillette à parole Soom T, ou Gavlyn assurent un flow soutenu.

#annees80

Si on vous dit que le son des 80’s revient en force en 2017, il y avait déjà des signes avant-coureurs, pour preuve  Har Mar Superstar qui réalise sur It was Only Dancing, l’hommage ultime à tout ce qu’il nous manque des années 80. Faire preuve, comme le bonhomme, d’une bonne dose de second degré pris au premier degré est essentiel pour l’apprécier.

#etlesautres

Kurt Wagner m’aura agréablement surpris avec son projet électronique HeCTA , mais pas du tout accroché avec Flotus, le dernier Lambchop (en cause le traitement sur sa voix).
Prenez 1 Cypress Hill, 2 Public Enemy et 3 RATM, et vous obtiendrez Prophets of rage pour un album dans l’urgence. Pas de questions à se poser, ça va directement dans l’efficace, bien plus que le projet solo de Zack de la Rocha.

#Lesoubliés

Sorti en 2016, mais juste découvert en 2017, le dernier Tindersticks assurément, où comment The Waiting Room prouve que ce groupe se bonifie d’album en album.

La playlist 2016

Sortir une rétrospective de l’année précédente au mois de mai, c’est certes tardif…
Mais voici donc les 93 morceaux (soit 6h de musique) sélectionnés pour 2016.

Je vous souhaite autant de plaisir à l’écouter, que j’en ai pris à la préparer.